Collégiale Saint-Ours, un édifice en restauration
Monument emblématique de Loches
La collégiale : trésor d’architecture romane
Située au cœur de la cité royale de Loches, à proximité immédiate du logis royal, la collégiale Saint-Ours couronne admirablement la vieille ville. Dédiée à l’origine à Notre-Dame, la collégiale de Loches fut construite pour abriter une précieuse relique : la ceinture de la Vierge. Elle était alors desservie par un collège de douze chanoines, d’où le titre de collégiale. C’est à la Révolution qu’elle devint église paroissiale Saint-Ours, reprenant le statut et le vocable d’une église aujourd'hui détruite, située en contrebas.
Fondée vers 965 par le comte d’Anjou Geoffroy Grisegonelle, père du célèbre Foulques Nerra, c’est à ce dernier que l’on doit la construction de l’édifice dans la première moitié du XIe siècle. Un siècle plus tard, le prieur Thomas Pactius fait réaliser d’importants travaux d’agrandissement de la collégiale qui lui donnent le visage qu’on lui connaît aujourd’hui. Véritable splendeur romane, l’édifice date principalement du XIIe siècle.
Son architecture comprend deux éléments exceptionnels datant du milieu du XIIe siècle :
- un portail polychrome sculpté de personnages et d’animaux fantastiques caractéristiques du bestiaire roman, considéré comme le mieux conservé de Touraine,
- deux pyramides octogonales creuses appelées "dubes", qui couvrent la nef, constituant une particularité unique en France. Celles-ci contribuent à révéler "l’étrange et sauvage beauté" du monument à laquelle Viollet-le-Duc faisait référence.
C’est également dans cet édifice qu’est exposé le remarquable gisant d’Agnès Sorel, favorite du roi Charles VII, récemment restauré.
Le somptueux tombeau d’Agnès Sorel
C’est en 1450 que le tombeau d’Agnès Sorel, favorite de Charles VII, est installé dans la collégiale de Loches selon la volonté de la défunte. Première favorite officielle d’un roi de France, elle bénéficie d’un somptueux tombeau, sans doute à l’initiative de Charles VII. Le gisant en albâtre est posé sur une dalle et un coffre de marbre noir. C'est un gisant de qualité princière pour une simple favorite du roi, ce qui donne à ce monument un caractère exceptionnel.
Le tombeau d’Agnès Sorel a connu cinq emplacements successifs au sein de la collégiale, et du logis royal, avant d’être réintégré dans la collégiale en 2005. Lors de ce dernier déplacement, une étude paléopathologique a été effectuée sur les restes de la Dame de Beauté. Si le doute subsiste encore sur les circonstances précises de sa mort, cette étude a permis de définir les causes du décès imputées à une surdose de mercure. Aussi, l’hypothèse d’un empoisonnement criminel a-t-elle été avancée.
Afin de rétablir le tombeau dans ses dispositions d’origine, qui avaient été mises à mal durant la Révolution française puis lors d’une restauration du début du XIXe siècle, une nouvelle restauration a été entreprise en 2015. Cette restauration a notamment permis de retrouver le contraste originel entre le gisant d’albâtre blanc et le socle en marbre noir. Parallèlement, un dais en pierre a été restitué afin de permettre la remise en place de la plaque gravée qui lui était adossée.
Un chantier colossal
Consciente du patrimoine historique qu'abrite la collégiale, la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) entreprend une première étude en 2013, sur l’état de conservation du gisant d’Agnès Sorel et la refonte partielle de sa présentation. Des travaux sont rapidement engagés par la suite avec le soutien de la DRAC et du Fonds de dotation Loches Patrimoine & Culture. Au début de l’année 2015, préoccupée par les sérieuses dégradations qui fragilisent le monument, la Ville de Loches, soutenue par la DRAC, engage à son tour une étude, destinée cette fois à établir un diagnostic précis de l’état global de la collégiale et des travaux à entreprendre pour la sauvegarde de ce monument emblématique de la Touraine. Ce diagnostic confirme le caractère exceptionnel de l'édifice, mais aussi les inquiétudes partagées par la Ville de Loches et la DRAC sur son état et l’ampleur des travaux à entreprendre.
Ainsi, après une première phase de travaux d’urgence réalisée grâce au partenariat financier de la DRAC et de Loches Patrimoine & Culture, la Ville s’engage donc en 2019 dans un important programme de restauration et de sauvegarde qui durera plusieurs années et qu’elle ne pourra mener seule. Le montant total de ces travaux dépasse les 6 millions d’euros.
Rencontre avec les acteurs du chantier de restauration : Carsten Hanssen, architecte du Patrimoine et gérant de l’agence Atelier 27, et Adrien Percheron, coordinateur opérationnel du Groupe Villemain, directeur de l’agence Menet à Loches
[à lire dans le magazine Loches actualités d'avril 2021]
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au Fonds de dotation Loches Patrimoine & Culture
La Chancellerie, 8 rue du Château, 37600 Loches
02 47 91 28 10 E-mail
www.loches-patrimoine.fr
à la Fondation du Patrimoine
https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/collegiale-saint-ours-de-loches
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Les travaux
Les dubes
Un exemple unique en France |
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Le portail roman
Le portail roman le mieux conservé de Touraine Coût total estimé : 270 000 € HT |
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Les parements en pierres de tuffeau
Des murs millénaires Le clocher Ouest et la façade d'entréeCoût total estimé : 1 200 000 € HTL'élévation Sud et le clocher EstCoût total estimé : 1 440 000 € HTL'élévation Nord et le chevetCoût total estimé : 675 000 € HT |
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Le décor peint et les façades intérieures
De rares vestiges de décors peints intérieurs Coût total estimé : 1 465 000 € HT |
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Les vitraux
Des vitraux signés Lobin Coût total estimé : 265 000 € HT |
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L'orgue
Un orgue de Louis Bonn Coût total estimé : 120 000 € HT |
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Le maître-autel
L’un des maître-autel les plus remarquables de la région Coût total estimé : 100 000 € HT |
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Le mobilier et les sculptures
Un riche mobilier Coût total estimé : 250 000 € HT |
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